LOUISE DE BETTIGNIES (1880-1918)

Née dans une famille d’industriels faïenciers le 15 juillet 1880 à Saint-Amand-les-Eaux, Louise de Bettignies grandit dans le Nord puis part en 1898 en Angleterre pour y poursuivre de brillantes études supérieures. Elle pratique des sports, (hockey, bicyclette), symbole d’émancipation et d’autonomie. De retour à Lille à la mort de son père en 1903, elle achève son parcours à la faculté de Lettres. Elle devient préceptrice dans les plus grandes familles d’Europe ( Visconti, Schwarzenberg) jusqu’au début de l’année 1914. Elle aurait aimé être journaliste.

En octobre 1914, sous le feu de l’ennemi, Louise de Bettignies s’illustre lors du siège de Lille en distribuant avec sa sœur Germaine de Bettignies de la nourriture aux soldats français puis en février 1915, Louise de Bettignies utilise les messages codés pour transmettre les lettres des familles de Lille. Elle retranscrit pour la première fois 300 lettres au jus de citron, en France libre via la Belgique, la Hollande et les Pays-Bas.

Entre février et octobre 1915, profitant de ses connaissances des langues étrangères (elle parle français, anglais, allemand, italien), elle organise un réseau de renseignements pour les Alliés, Elle apprend les codes, l’encre sympathique, la façon de dresser un plan, le fait de désigner un point sur une carte, d’obtenir et de transmettre des informations, d’identifier, sur un simple détail, les unités militaires et leurs forces, le calibre des canons. Le réseau observe et transmet certaines positions de troupes allemandes.

Louise de Bettignies utilisait du papier japon écrit très petit à la loupe. Pour les informations les plus importantes, elle utilisait l’encre sympathique sur linge

Les lettres sont cachées dans des vêtements, des talons de chaussure, le creux d’un bouton, une grosse épingle, des clés, des manches de parapluie, des poignées de sac à main .

Louise de Bettignies et Marie-Léonie Vanhoutte, son adjointe, se voient deux fois par semaine et terminent la préparation des plis chez Monsieur et Madame de Geyter, qui accueillent chez eux un centre de renseignements dans leur maison de Mouscron où se trouve un laboratoire de chimie industrielle

La majorité des transferts est assurée par Louise de Bettignies et Marie-Léonie Vanhoutte au risque de leur vie. Elles font parvenir aux Anglais les états complets des mouvements de troupe allemands. Par exemple, Louise de Bettignies informe les Anglais de l'imminence de l'attaque d'un souterrain par les Allemands à Armentières

Louise de Bettignies aurait donné la date, l’heure et le lieu du passage du train du Kaiser aux Anglais pour qu’ils le bombardent.

Louise de Bettignies crée un système de localisation sur plan très efficace donnant les emplacements des batteries allemandes.

L’armée allemande a reconnu que leurs canons ne tenaient pas une semaine face aux tirs anglais. Plusieurs milliers de canons furent détruits. Pour l’armée allemande, «elle valait un corps d’armée ».

Louise de Bettignies est arrêtée le 20 octobre 1915 à Froyennes (Belgique) et condamnée aux travaux forcés à perpétuité en mars 1916. Emprisonnée à Siegburg (Allemagne), elle refuse de fabriquer des munitions et incite ses codétenues à faire de même. Jetée au cachot où elle contracte vraisemblablement une pneumonie, elle meurt le 27 septembre 1918 à Cologne, quelques semaines avant l’Armistice. Elle reçoit la Légion d'Honneur, la Croix de Guerre et devient Officier de l'ordre de l'Empire Britannique. 

Elle repose au cimetière central de Saint-Amand-les-Eaux. Une stèle lui rend hommage au Jardin de la Mémoire. Sa maison natale, située près de la Scarpe, dans la rue qui porte son nom, fait actuellement l’objet d’une réhabilitation complète et deviendra un centre de ressources sur l'émancipation des femmes dans le monde et dans l'histoire.

DESCRIPTION	Timbre émis pour la commémoration du centenaire de la mort de Louise de Bettignies (1880-1918) agent secret français pendant la 1ère guerre mondiale, née à Saint-Amand-les-Eaux
COMMENTAIRE	La maison natale de Louise de Bettignies à Saint-Amand-les- Eaux est représentée sur le côté droit du timbre