LOUISE NICOLLE (1847-1889)
Louise Nicolle est une illustration vivante de l’action sociale de l’Eglise Catholique qui se développe dans le Nord de la France, au milieu du XIXe siècle. Elle naît le 9 juin 1847 à Saint-Amand-les-Eaux dans une famille aisée. Son père, Louis-Joseph Nicolle est conseiller d’arrondissement, adjoint au maire, administrateur des Hospices, capitaine de la Garde Nationale locale. Elle fait ses études chez les Bernardines d’Esquerme. Très pieuse mais ayant une santé fragile, elle renonce à devenir religieuse.
En 1867, Louise Nicolle instaure un premier patronage. Y sont dispensés : des cours d’éducation religieuse mais également de cuisine, de couture, de jardinage, apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul. Il accueille jusqu’à 200 filles, âgées de 11 à 20 ans.
Louise Nicolle utilise une méthode pédagogique s’inspirant de Don Bosco en Italie. Si elle doit punir une fille, elle ne la laisse jamais partir sans explication, sans encouragement afin qu’elle ne parte pas avec du ressentiment. Cette méthode est remarquable à une époque ou les châtiments corporels sont monnaie courante.
D’autres œuvres seront créées et seront toutes tournées vers les femmes. Saint-Amand comptait de nombreux ateliers, où les conditions de travail étaient particulièrement pénibles : tissage et bonneterie, chaîneries, faïenceries, autant d'entreprises exigeant une main d’œuvre nombreuse et docile, vulnérable, essentiellement féminine.
Louise Nicolle profite de sa position sociale pour aller à la rencontre des patrons amandinois afin qu'ils fournissent du travail aux jeunes filles désœuvrées. En 1874, Louise Nicolle élabore un système de travail à domicile pour assurer un revenu aux jeunes filles. Cela leur permet de rester à la maison tout en fabriquant des ouvrages au crochet et de la dentelle pour les industriels de la ville.
Elle crée aussi « l’œuvre des dots » : les jeunes filles les plus assidues au patronage reçoivent un pécule financier qui sera la base de leur dot. L’objectif est de leur donner une éducation, leur permettant de devenir des épouses et des mères de famille respectables. Elle met en valeur une pratique inspirée de l’Evangile, que lui suggéraient ses foi chrétiennes et fréquentations assidue de l’eucharistie. Avec ses collaboratrices, elle créa la congrégation des Humbles Filles du Sacré-Cœur.
En 1889, Louise Nicolle décède de la tuberculose à l’âge de 42 ans.
Louise Nicolle a lutté, sa vie durant, contre la misère au travers de ses œuvres sociales, ce qui lui a notamment valu les encouragements et la bénédiction du pape Pie IX. Louise Nicolle fait construire une chapelle sis 31 rue du 18 juin 1940 où elle sera inhumée en 1948 et qui porte son nom, tout comme une rue de Saint-Amand-les-Eaux. Proposée à la béatification dans les années 1930, par les Dominicains, elle est déclarée « servante de Dieu » par le Vatican.
Jeudi 10 décembre 2020, cette chapelle à été désacralisé. Louise Nicolle quant à elle, a rejoint le cimetière central de Saint-Amand-les-Eaux.
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