Eugénie Renique naît à Maubeuge le 24 avril 1780.
Ses parents appartiennent tous les deux à des familles de receveur des traites, employés de la Ferme générale, l’équivalent actuel des receveurs des impôts. En 1790, les révolutionnaires suppriment la Ferme générale. Les revenus de la famille Renique sont impactés. Eugénie Renique part pour Paris à l’âge de 20 ans et devient danseuse à l’Opéra. Elle y rencontre en 1801 le général André Masséna (1758-1817) qui est alors en congé de l'armée. Elle devient sa maîtresse et leur relation va durer dix ans. Elle partage les années de gloire de Masséna et l’accompagne sur les champs de bataille, costumée en homme. Elle fait preuve de beaucoup de courage dans un environnement difficile. En se travestissant en homme, elle enfreint un tabou.
Pour cacher leur relation sur les camps, elle fait un faux mariage avec le major Leberton et se fait appeler Henriette.
En 1813, Eugénie Renique s’installe définitivement à Saint-Amand-les-Eaux près de ses proches, rapidement rejoint par son frère Eugène qu’elle avait fait entrer dans l’armée napoléonienne. Elle emménage à l'angle de la rue de Condé(actuelle rue Louise de Bettignies), à proximité de sa mère et de ses tantes logées dans la même rue. Elle possède un joli capital qui lui permet d'acheter de nombreuses maisons et terrains à Saint-Amand-les-Eaux, Valenciennes, dans différentes villes du canton et dans le Hainaut belge.
Eugénie Renique décède des suites d’une longue maladie, le 31 août 1836 à l’âge de 56 ans à Saint-Amand-les-Eaux. Elle lègue la totalité de sa fortune à la ville pour établir un hospice d’orphelines, qui sera desservi par les sœurs de la charité. L’orphelinat, aujourd’hui disparu, sera construit sur les terrains proches de l’église Saint-Martin et prendra le nom de Renique. C'est aujoud'hui l'Ehpad Estréelle.